mardi 29 octobre 2013

Critique. "Aladin, le spectacle musical" par la Cie Et Voilà, au Point Virgule.






Aladin, le spectacle musical.

Par la Compagnie Et Voilà ! dans une version moderne et musicale !
De Clément Pouillot et Franck Duarte. Mise en scène de Clément Pouillot. Musiques d'Hervé Devolder Avec Sophie Baudin, Olivier Denizet, Nedjim Mahtallah et Karim Tougui.
(9, 16, 19, 21, 23, 25, 26, 28 et) 30 octobre, 1 et 2 novembre 2013
Au Point Virgule, Paris.
Critique écrite pour le site VuSurScène (à fréquenter pour échanger une critique contre deux invitations!)

A quelques jours de sa dernière Je me propose de revenir sur cet article pour y ajouter ce que le recul du souvenir apporte d'esprit critique ou au contraire d'étrange indulgence.


Du haut de ma vingtaine de printemps, sans enfant à y emmener, de la curiosité et une bienveillance sincères pour les productions jeune public en général m’ont pourtant poussée à tenter ma chance pour assister à une représentation d’Aladin, le spectacle musical. Eh bien sachez d’ors et déjà chers lecteurs-spectateurs, qu’en environ une heure de spectacle, l’ennui ne s’est pas pointé une seule fois.
 Et ce n’était pourtant pas gagné d’entrée de jeu. En nous glissant dans le petit –mais charmant, mais très petit quand même - Théâtre du Point-Virgule, un premier regard au décor juché sur la scène étriquée insinue quelques doutes sur le potentiel de la suite. Constitué entre autre de deux colonnes comme sorties d’un palais en toc, le dispositif peine au premier regard à restituer l’atmosphère de magie, d’orient et de grandeur à laquelle mon esprit associe l’histoire bien connue (merci Disney) du petit rusé du Souk d’Agraba, de la princesse Jasmine, du génie et du méchant Vizir. 
 Alors, oui, vous pourriez demander à l'amie qui m'accompagnait, franchement j'étais déconfite en entrant dans la salle. Déjà dans mon imaginaire, le théâtre du Point-Virgule a quand même une certaine allure, et là, nous voilà face à une scène minuscule et visiblement peu fournie en technique. Ensuite, l'affiche soignée, l'annonce d'un spectacle musical pour enfant, j'étais déjà dans l'ampleur des Cendrillon et autres spectacles programmés ces dernières années à Mogador. Donc oui, en allant nous installer, j'étais plutôt prête à aller de déceptions en déceptions et le décor pauvre en apparence m'a laissait de marbre durant toute la première scène.


Noir, musique et nous voilà nez à nez avec le Calife et le Vizir en pleines auditions d’artistes pour animer le mariage imminent de la princesse, qui n’est pas encore au courant. L’histoire s’installe rapidement et efficacement et le public, adultes (en nombre!) et enfants, entre comme moi dans le rythme bien mené de l’histoire et ses pauses musicales. Bien vite, le premier ressenti face au décor inhabité s’oublie (pas touuuut de suite non plus, faut pas abuser) pour en apprécier les transformations nécessaires mais non moins astucieuses qui ne mènent du palais au souk et de la grotte aux merveilles au palais. Les rires fusent régulièrement, provoqués par les nombreux ressorts comiques ajoutés par la mise en scène et le texte. Mentions spéciales à l’exploitation totale de l’espace compliqué de ce théâtre, aux changements de décor bien intégrés à l’intrigue et aux traits d’humour destinés aux adultes qui leur feront passer un aussi bon moment qu’aux enfants.
En parlant de rires et de public adulte comblé, quelle surprise d'entrer dans la salle d'un spectacle pour enfants à moitié remplie d'adultes sans enfants. Ni bonne ni mauvaise à priori, la surprise. Sauf quand les-dits adultes ne cessent d'être les plus bruyants et indisciplinés de l'auditoire. Difficile de manquer l'info selon laquelle ils sont invités par leurs amis sur scène. Difficile de défaire le souvenir du spectacle de leur présence. En mal mais aussi en bien: leurs rires et leur entrain ont probablement souvent encouragés les miens, je serais donc très tentée de me demander ce qu'il en aurait été si nous avions été à un autre jour que la première... Enfin, parenthèse close.



Alors si après ça quelques langues fourchent de temps à autres, ou si certaines scènes ont pu montrer quelques petites faiblesses de jeu à mes yeux (et que je mettrais volontiers sur le compte d’un besoin de rodage, c’était quand même là leur Première au Point-virgule), je passe outre car l’énergie et le plaisir de jouer de la troupe Et Voilà ! restent communicatifs.
De bonnes choses dans ce spectacle car j'en garde en définitive un bon souvenir, au gré des sourires de connivence, de la réussite d'un certain nombre de scènes et de vrais fou-rires. Mais il y a aussi des faiblesses qui pourraient s'avérer gênantes pour définir ce spectacle comme étant de qualité sur un plan artistique, si ces faiblesses étaient ancrées dans le temps (j'ai toujours en tête le fait qu'il s'agissait de leur première, avec les aléas du trac et des ratés que cela comporte). Par exemple, la présence et la qualité d'interprétation assez hétérogène entre les membres de la troupe ce jour-là étaient assez palpable. C'était souvent le même qui fourchait (et cassait donc le rythme et tout simplement la fluidité de la scène), et d'autre part, point que je n'ai absolument pas soulevé dans ma précédente critique, j'ai trouvé que la sonorisation, les musiques (bandes sons) et leur interprétation manquaient un poil d'ampleur et/ou de soin en elles-mêmes. Elles ponctuent bien le spectacle, y trouvent pertinemment leur place (dans la narration) mais elles pourraient être plus "jolies" à l'oreille (peut-être une question de matériels d'une part, mais aussi dans leur composition musicale même), contenir une instrumentation plus dense ou au moins renvoyer davantage à un univers particulier serait une idée par exemple. Je me souviens encore de deux d'entre leurs musiques, mais je serais bien incapable de les définir esthétiquement. Bref, l'aspect musical de la pièce ne m'a pas accroché plus que ça et je pense que c'est quelque chose qui serait améliorable assez facilement s'ils se penchaient dessus.


Voilà, quoiqu'il en soit, si cet avis vous a donné envie de vous faire le votre, vous avez encore quelques petits jours de vacances pour y emmener vos bambins (ou vous seuls)!

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